" seul dans Berlin " H. Fallada
Seul dans Berlin
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730 pages
Ecrivain réaliste populaire, Hans Fallada, pseudonyme de Rudolf Dizen (1893-1947), a dressé un tableau très fidèle de la société allemande entre les deux guerres, pour terminer en 1947 par Seul dans Berlin, son chef d’œuvre dont Denoël publie une nouvelle traduction, pour la première fois dans sa version originelle et non censuré. Cette édition restitue enfin la vision de Fallada dans son intégralité, sans simplification possible : celle d’un homme et d’une femme debout.
Le livre :
L’ultime chef d’œuvre de Hans Fallada est inspiré d’une affaire authentique dont il trouva le dossier dans les archives de la Gestapo. Otto Quangel modeste contremaître berlinois et son épouse sont profondément affectés par la mort de leur fils unique lors de la campagne de France en 1940. Une lente réflexion mûrit en eux, au terme de laquelle ils décident d’entreprendre quelque chose contre Hitler, dont ils ne doutent plus qu’il soit le mauvais génie de l’Allemagne. Ils vont se lancer dans une entreprise dérisoire qui les conduira finalement à la mort, mais qui, par son caractère insolite et inorganisé, va jeter longtemps la perturbation dans les rouages de la Gestapo.
Notre avis :
Seul dans Berlin, publié en 1947 est une petite entorse la règle de la bibliothèque de n’acheter que des ouvrages récents. Et cette exception se justifie pleinement car ce livre dépasse par son intensité et la qualité de son écriture la masse des publications de la dernière rentrée littéraire. D’une archive de la Gestapo, Hans Fallada tire un roman où dans une Allemagne sous le joug hitlérien, les destinées de multiples protagonistes se croisent et s’entrecroisent sans cesse. Il nous révèle l’effrayante solitude d’un couple qui ose avec des moyens plus que rudimentaires se dresser contre une dictature aveugle et sanguinaire. Un petit bémol, la nouvelle traduction trop moderne qui accumule à plaisir les impropriétés.
Note rédigée par Jean-Pierre, novembre 2015
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